La réplique du film « Le Cercle des Poètes disparus » est restée célèbre et elle pourrait convenir à tous les capitaines des grands yachts.
Parmi eux, Simon Antony, un Anglais, qui a quitté le monde de la restauration pour s’occuper de la gestion d’un bateau. Un grand saut dans le vide ? Pas vraiment pour ce citoyen britannique, comme il l’explique. « J’ai d’abord été directeur d’un grand restaurant et finalement un bateau n’est rien d’autre qu’un hôtel restaurant flottant ». Un changement de cap que Simon Antony n’a pas hésité à faire d’autant qu’il est également issu d’une famille de marins.
En choisissant une école hôtelière pour débuter sa carrière professionnelle, Simon est le premier à transgresser la tradition familiale. Il va même pousser plus loin la désobéissance en devenant pilote d’avion.
Directeur du Planet Hollywood à Cannes
Et l’un de ses premiers postes à responsabilité va le conduire à Cannes où il sera directeur du Planet Hollywood, le restaurant « starisé » par deux de ses investisseurs, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger, avant que l’établissement soit vendu en 2001.
Un échec que Simon décide de transformer en opportunité. « J’avais déjà décidé de changer de métier. C’est en discutant avec des capitaines de bateaux que j’ai trouvé que ce travail pouvait me convenir. Cela m’a décidé à passer les examens pour valider ma nouvelle orientation ».
Des rencontres enrichissantes et une bonne période économique, autant d’atouts maîtres que le futur capitaine va valider rapidement pour se « jeter à l’eau ».
Un autre métier dans lequel il va retrouver les bases d’accueil et de gestion liées à sa précédente activité.
Nanti de sérieuses connaissances dans le secteur météo et en navigation, Simon trouve très vite un poste. « Le propriétaire a bien voulu me faire confiance, malgré mon manque d’expérience et cela fait 20 ans que ça dure ».
Un savoir-faire qu’il a su faire évoluer avec le temps et adapter selon les différents propriétaires. Un métier difficile car il faut être « sur le pont » 7j/7 pendant la saison mais qui lui apporte aussi de beaux moments de satisfaction. « Un de mes propriétaires avait formulé le vœu d’aller à Venise en passant par Capri. Nous l’avons fait avant d’amarrer le bateau tout près de la place Saint-Marc. Cela nous a pris beaucoup de temps, mais j’étais content d’avoir pu réaliser son rêve » se souvient-il avec une certaine émotion.
Pendant six mois le capitaine doit faire face à toutes les demandes, surveiller la mécanique et la partie technique du bateau, manager son équipe, gérer le planning des vacances et organiser des parcours pour le plaisir de tous. Mais pour Simon Antony, en dépit de ses multiples casquettes de capitaine, une seule priorité compte : la sécurité.
Un métier qu’il aime jusqu’à encourager son fils à suivre ses traces et pourquoi pas au port Rayon ? Un lieu de travail où il a « jeté l’ancre » depuis dix ans et où il se sent bien. « C’est un des meilleurs ports de la Méditerranée, très protégé et ici les gens sont à la fois compétents et efficaces ». Voilà un compliment qui prend tout son sens pour un capitaine qui a suffisamment navigué sur de nombreuses mers et océans pour pourvoir faire des comparaisons.
Article K.NATTON