René SAMAMA, rebaptisé « Sam » par ses proches, affiche un bonheur non dissimulé à bord du KAEYA. Un joli rythme de croisière qu’il a adopté après son activité professionnelle et dont il compte bien profiter le plus possible, à bord de ce qu’il appelle « sa maison secondaire »
En effet, cet ancien chef d’entreprise lyonnais ne manque pas une occasion de hisser les voiles de son 12 m, ancré au port Rayon depuis quelques années déjà.
Une découverte de l’empannage, hauban et autres termes « voileux » qu’il fait enfant auprès de son oncle à bord d’un 8m40. Une passion qui ne le lâchera plus, bien que la Méditerranée tunisienne soit plus propice à hisser les voiles que les bords du Rhône ou de la Saône.
Porté disparu à 18 ans
Pourtant, un soir de vent fort le long des côtes siciliennes, alors qu’il n’a pas encore 18 ans, une éruption de l’Etna déclenche la colère d’Eole. « Nos voiles étaient déchirées et le bateau a été drossé sur les rochers. Nous avons été portés disparus et il nous a fallu 15 jours pour réparer et revenir à bon port où nous avons été accueillis avec une grande ferveur. Ça m’a évidemment marqué, mais ça m’a surtout appris à être prudent ».
Une mésaventure qui s’est bien terminée pour le jeune apprenti skipper et qui ne va en rien stopper son envie de prendre le large.
Ne manque que les moyens ! Alors, en attendant de s’offrir le bateau de ses rêves, (car il sait précisément ce qu’il veut) « Sam » embarque sur celui-ci de ses amis, histoire de garder le bon cap jusqu’au jour J. C’est souvent dans le port de Beaulieu que l’entrepreneur lyonnais
va s’exercer et c’est donc là qu’il envisage d’amarrer son futur bien.
Le bateau de mes rêves
Arrive alors le moment tant attendu. Celui de la construction de « son » bateau. C’était il y a 18 ans, mais tout est encore bien figée dans sa mémoire. « J’étais prêt et je voulais vraiment en profiter un maximum. Avec mon ami de Beaulieu, j’ai traversé la France pour aller sur le port de La Rochelle et visiter l’usine de construction Dufour, où mon bateau allait prendre forme. Celui que j’avais toujours imaginé en rêve et qui, là, se concrétisait. J’ai ressenti un sentiment de bonheur absolu au moment de sa livraison. Il était exactement comme je l’avais imaginé, car je voulais un bateau suffisamment grand pour être confortable, mais pas trop non plus pour être barré par une seule personne ». Deux exigences parfaitement réunies avec « KAEYA », la contraction du prénom de ses deux filles (Karine et Yael), à bord duquel « Sam » passera six mois de son temps, les premières années.
Mais qui dit bateau, dit point d’ancrage et comme Beaulieu affichait complet, le changement de port devenait inévitable. C’est après avoir lu une petite annonce de location que Sam déplace son bateau au port Rayon. « Au début, je n’étais pas emballé car ma place était exigüe. Après, j’ai dû déménager car le propriétaire mettait en vente » se souvient-il. C’est là que le hasard va bien faire les choses. Un anneau sur la panne 22 se libère, mais il est à vendre. « Je n’avais pas l’intention d’acheter, mais le propriétaire était lyonnais, comme moi ». Une négociation entre « gones » probablement rendue plus facile et c’est ainsi que « KAEYA » s’est posé durablement dans le port Rayon.
Un choix par défaut au départ qui s’est vite transformé en « port le plus agréable de la Côte d’Azur » dixit Sam. « Ici, nous sommes dans un lieu bien protégé, très sécurisé, à deux pas des Iles de Lérins et c’est direct sur la Corse, une île où je vais souvent en compagnie de mon gendre, lui aussi passionné de voile ».
Aujourd’hui, Sam et sa compagne ont choisi mai et septembre pour profiter de « KAEYA ». Des mois tranquilles où il est agréable de se poser et de naviguer.
Un havre de paix auquel « Sam » aimerait toutefois apporter quelques améliorations pour le confort de l’ensemble des plaisanciers, comme un meilleur accès au Wifi, la mise à disposition d’une machine à laver, d’un distributeur d’eau sur le port et pourquoi pas des vélos pour permettre aux plaisanciers « à pied » d’aller faire quelques courses dans les commerces de proximité.
Ce sont qu’ici quelques petites doléances car la grande question que se pose actuellement Sam, qui se fait ainsi porte-parole de l’ensemble des plaisanciers du port, est de savoir ce qui va se passer en 2024, au terme de la concession. « Nous sommes dans une situation très inconfortable et personne n’est capable de nous donner, ne serait-ce qu’un éclaircissement sur ce qui pourrait se passer ! »
Un questionnement bien légitime car il est clair que « Sam » n’envisage nullement d’aller dans un autre port de la Côte d’Azur.
Article K. NATTON